22 March 2013

Sur deux colonnes

Je viens de publier Au loin, La Paillade, septième et peut-être dernière page de la série Zones urbaines et suburbaines. J'écris que je viens peut-être de mettre en ligne la dernière page de cette série de photographies, parce que créer de toutes pièces des pages HTML demande d'avoir pas mal de temps devant soi, alors qu'il est bien plus facile de publier des photos en utilisant une plate-forme conçue pour un blog, telles que Blogger, WordPress ou, encore plus simple, Tumblr. Outre le fait que, pour les besoins de cette série, j'ai retravaillé toutes les images avec Photoshop, ce qui m'a aussi demandé pas mal de temps, c'est la rédaction des textes qui me dissuade, aujourd'hui, de poursuivre bien longtemps dans cette voie.

Écrire est certainement l'activité qui, de toutes celles qui permettent généralement d'occuper "intelligemment" son temps, me semble la moins attrayante. Je préfère parfois encoder une page en HTML, plutôt que d'avoir à rédiger du texte dans la langue de Molière. J'aime lire les écrivains qui savent écrire, je lis beaucoup plus que la moyenne de mes contemporains — ce qui ne demande même pas d'être un athlète de la lecture —, mais je n'ai jamais caressé l'envie d'imiter un écrivain.

Écrire est une entreprise qui exige énormément d'ingéniosité, un entraînement intensif, une longue expérience. C'est une véritable industrie qui oblige à s'engager sur un parcours semé d'innombrables embûches, à se déplacer la peur au ventre sur un terrain miné. Et, pour peu que la production de textes réussisse plus ou moins bien, cette entreprise ne rapportera rien au final, sinon des montagnes d'emmerdements, de déceptions et désillusions en tout genre. Il faut être quasi-illettré, presque inculte et vraiment niais pour imaginer une carrière faite de l'exploitation d'une langue naturelle quelconque. Un orpailleur installé sous l'un des ponts de la Seine a de meilleures chances de réussir sa vie, que n'importe quel professeur agrégé de Lettres en possession d'un PC équipé d'un traitement de texte. Ne parlons pas des autres, de tous ceux qui ne possèdent qu'un ordinateur et quelques bandes dessinées rangées à proximité, sur des étagères Ikea-Roche-Beau-Bois régulièrement dépoussiérées. Ces petites cervelles, umeris gigantum sedentes credentibus, peuvent toujours fantasmer, rien ne leur interdit d'y croire, aucune loi ne pourra leur défendre de mettre en forme les epub qui font la gloire des catalogues mis en ligne par d'héroïques éditeurs de « littérature exigeante » — soit le meilleur slogan pour ces choses culturellement misérables. Je suis convaincu de pouvoir facilement produire des textes bien plus lisibles que ce que ces niais peuvent rédiger. Seulement, comme je le dis plus haut, je ne trouve aucun plaisir à patauger des deux pieds dans ce type d'activités.

Je me plie aux règles de la syntaxe uniquement les jours où je n'ai rien de mieux à faire, histoire de donner un peu plus de volume à ce blog, ou alors, quand je pense que quelques phrases, une fois éditées sur deux colonnes, auront un joli petit effet esthétique dans la présentation d'une page HTML pleine de photos.

Voilà, pour le moment, je n'ai rien de plus à dire.

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