23 June 2009

Montpellier

Mon ami Raf qui a remarqué que, sur mes blogs, je ne parlais pas de Montpellier avec beaucoup d'enthousiasme, m'en a demandé les raisons. Je lui ai répondu la chose suivante : Montpellier concentre tous les frustrés de l'hexagone. Un tas de personnes a pensé qu'en s'installant dans la région, immédiatement, comme par magie, la vie s'en trouverait grandement améliorée. Le problème, c'est que la région cumule des montagnes d'inconvénients - à commencer par un taux de chômage record - et que la plupart des gens qui ont emménagé dans le coin récemment, sont plus que déçus et amers, une fois que leurs belles illusions se sont envolées. Parce que le soleil et la proximité de la mer ne règlent pas tout. La population de la ville a triplé en 20 ans, suite à une pub éhontée de la municipalité pour attirer du monde. Ceux qui rêvaient de gagner plus en glandant toute la journée à la terrasse des cafés se sont précipités en masse sur cette petite cité provinciale. Mais, économiquement, structurellement, socialement rien n'a suivi : c'est la merde à tous les niveaux. Alors, les gens compensent ces manques par une frime épouvantable en essayant de se faire croire qu'ils vivent comme des rois, tout en sachant qu'ils se sont fait baiser comme des cons. L'ambiance est insupportable, au point que je ne suis pas allé en centre ville depuis plus d'un an : la concentration de connards au m² y dépasse le seuil que je suis en mesure de tolérer. Cette ville, qui pouvait à peine supporter le poids d'une cohorte d'étudiants improductifs,  lorsque ces derniers étaient encore issus d'une classe aisée qui entretenait avec largesse sa progéniture -, a depuis sombré dans la merde, victime de sa réputation. Jusqu'à la fin des années 70, Montpellier, assez peu peuplée, vivait à un rythme agréable, dans une ambiance assez décontractée. Mais, brusquement, quand la cité s'est trouvée confrontée aux arrivées massives de pingouins en quête d'Eldorado, l'atmosphère attrayante s'est très rapidement dégradée. Aujourd'hui, cette ville pue et tente de cacher sa misère sous des tonnes de faux semblants, mais les couches de Ripolin ne suffisent plus à masquer le chaos sous-jacent. C'est laid, c'est sale, c'est triste.
Je ne rêve que d'une chose : me barrer d'ici.