13 December 2011

Remplissage

Je n'ai pas beaucoup de temps devant moi, j'ai un tas d'autres choses à faire, mais je ne résiste plus à l'envie de publier un post pour faire descendre, vers le bas de la page, le précédent billet qui me sort par les yeux à force de le voir s'afficher quand il m'arrive d'ouvrir ce blog. Je n'ai rien de particulier à dire. Je vais donc essayer de faire du remplissage avec ce qui me passe par la tête, dans l'immédiat.

J'ai l'impression que cette année l'activité des bloggers s'est encore amoindrie. Je parle d'impression, car je ne fréquente plus les cercles des bloggers francophones dont je suivais les publications, plus ou moins régulièrement, par le passé. Je ne suis pas allé chercher de statistiques qui confirmeraient ou non ce sentiment. Cette impression est fondée, en grande partie, sur le fait que j'ai coupé bon nombre de fils rss reliant des blogs, que j'avais sélectionnés pour FeedDemon, parce qu'ils ne sont plus alimentés régulièrement.

Il est bien possible que la campagne pour les élections présidentielles relance l'activité des bloggers qui se passionnent pour la politique, une passion, plus que toute autre, que j'ai du mal à comprendre. Si j'ai pu participer en ligne à quelques débats concernant certains faits de sociétés, il y a maintenant pas mal de temps que ce genre de choses ne m'intéresse plus. Progressivement, j'ai renoncé à la lecture des journaux, et je ne pense maintenant à allumer la radio qu'exceptionnellement, alors que ce geste était presque devenu un rituel matinal, une façon de reprendre mentalement contact avec la société des hommes. De plus, j'ai presque complètement délaissé mon compte Twitter sur lequel défilaient les messages de nombreux médias liés à l'information. Là encore, la séparation entre le monde de l'actualité et moi s'est creusée.

Si l'intérêt, que je portais à la marche du monde, s'est à ce point étiolé, c'est parce que la presse et la radio ne satisfont plus ma curiosité. J'ai l'impression que les événements rapportés par les journalistes n'en sont plus vraiment, mais que chaque "nouvelle" n'est qu'un avatar du passé, faisant retour avec quelques variantes : en lisant les articles de la catastrophe de Fukushima, je repensais à ceux sur Tchernobyl ; en suivant la révolution tunisienne, je revoyais des images de la contestation iranienne, deux ans auparavant ; il manquait dernièrement en Libye le piment et les meilleurs ingrédients qui avaient rendu digeste les informations sur la première guerre irakienne — la seconde fût bien moins intéressante ; la crise de l'euro me laisse complètement froid, aussi froid que la précédente crise des subprimes, sachant depuis longtemps à quel point l'économie relève plus de la boule de cristal ou du marre de café que d'une science quelconque ; quant aux prochaines élections présidentielles françaises, je crois inutile de mentionner ce que j'en pense, tellement cette affaire me parait insignifiante. La seule nouvelle, qui, cette année, a retenu mon attention pendant quelques jours, est, en réalité, un fait divers et les réactions qui ont entouré le scandale provoqué à sa suite : l'affaire DSK !

C'est sur cette affaire que SCH 2009 était resté bloqué, et c'est ce billet, celui que je m'apprête à publier, qui va enfin reléguer cette histoire aux oubliettes, ainsi probablement que l'année 2011, dont le seul grand événement — largement plus important, pour moi, que toutes les histoires à la con rapportées en un an par les médias — fût l'arrivée de Saki au 205, en plein milieu du mois d'août.