23 March 2009

Tristes clowns

Le 20 mars 2009 à 11h43m UT, le Printemps a fait son entrée, mais personne n'a pensé à m'en avertir. Puisque, depuis 3 jours, l'hiver est passé, je pense que je ne vais plus beaucoup me préoccuper de Cloudy Days. Ces interminables discussions interbloggers, qui de toute façon ne mènent jamais à rien, m'ont fatigué.
"Relisez : j'ai écrit « ce n'est pas de l'argent donné aux riches ». DONNÉ. Là, on REND de l'argent, vous comprenez, oui ou non... ?"
Non, non, les bloggers ne comprennent rien. Chacun lit les phrases, non pas comme elles sont écrites, mais comme il a envie de les entendre. A la longue, c'est pénible. Les dialogues de sourds, c'est marrant cinq minutes, mais lorsque que ça se prolonge, ça ne me donne plus envie de rigoler. On a beau essayer de faire les constructions syntaxiques les plus simples et les plus transparentes possibles, il y a toujours un semi-illettré qui se démerdera pour tout interpréter de travers.

Enfin, je fais comme si cette situation était catastrophique, alors que les pseudo-débats politiques qui agitent la sphère me semblent absolument vains et sans conséquence aucune sur la réalité, sinon sur la psychologie collective, en admettant que cette notion elle-même ne soit pas une illusion, une simple vue de l'esprit. Je n'arrive pas à croire que ces discours puissent être d'une quelconque importance. Ça ne sert qu'à flatter la vanité du blogger qui se donne à peu de frais l'impression d'agir sur le cours de l'histoire.
"Donc vous ne comprenez pas. Les chèques dont vous parlez sont RENDUS, ils ne sont pas donnés. Il s'agit d'argent qui, après avoir été prélevé, est reversé. Il n'y aurait aucune confusion si cet argent n'avait tout simplement pas été prélevé. En tout état de cause, qu'un citoyen ne puisse pas être imposé à plus de 50 % est bien le minimum pour que la propriété privée soit préservée."
Les bloggers sont de vrais clowns. Dommage qu'ils ne fassent rire personne... ou presque.

20 March 2009

Une goutte d'eau

La semaine tire à sa fin avec ce qui, pour moi, représente une bonne nouvelle puisque l'État belge interdit la vente des chiens et des chats en magasins. Cette interdiction est entrée en vigueur le 1er janvier 2009, et la Cour constitutionnelle l'a confirmée ce matin. Aussi, j'espère que d'autres pays européens vont prendre des mesures qui iront dans le même sens. Ça me paraît bien plus important comme décision que la baisse de la taxe sur la restauration ou des conneries de ce genre.

Cette histoire de restauration, me fait penser que le frigo est plein. Donc, on ne devrait pas avoir à sortir ce week-end. Ainsi, je devrais avoir pas mal de temps à consacrer à l'écriture. Quand je parle d'écriture, je ne parle que de cette opération qui consiste à remplir de l'espace avec des mots. Ici, l'espace est illimité, je ne suis même pas contraint par la nécessité d'avoir suffisamment d'encre et de papier. Ce qui pourrait m'arrêter, c'est une panne d'électricité. Et encore... il faudrait que cette panne de courant dure plus de trois heures, le temps d'épuiser les batteries des laptops (also known as notebooks). Une chose est sûre, c'est que rien ne m'oblige à écrire.

Je ne suis pas comme ces auteurs pour qui écrire est une nécessité quasi vitale. Je me demande bien d'ailleurs pourquoi je me livre à cet exercice. Je ne me suis jamais réellement posé la question. Ou plutôt, je me suis plusieurs fois demandé pourquoi je n'hésitais pas à passer beaucoup de temps à composer des phrases, alors que je ne poursuis aucun but. Mais je n'ai jamais cherché à y réfléchir vraiment, à trouver le motif profond de ce cette activité quotidienne.

Je ne peux pas considérer l'écriture comme un plaisir, sauf rarement, de façon très éphémère, lorsque je me relis et que quelques phrases sonnent assez bien. Alors, je suis content de moi. Mais c'est exceptionnel et ça tient particulièrement au hasard, parce que je ne prends même pas le temps de chercher avec soin les meilleures tournures, celles qui sont les plus agréables à entendre. De plus, j'ai rarement quelque chose à dire. Rien à signaler, ou si peu souvent.

Je ne suis même pas capable de raconter une histoire. Je crois que j'écris pour voir les heures se matérialiser. Comme écrire est quelque chose qui se fait de manière linéaire, chaque mot est le reflet d'un instant. Aussi écrire, c'est, pour moi, regarder couler le temps, le suivre des yeux, comme on regarde une goutte d'eau glisser le long d'une vitre, un jour de pluie.

Voilà, ce sera tout pour ce soir.

19 March 2009

Commentaire sur la sphère

Je crois que je vais me servir de ce blog, comme on se sert d'un miroir. Je vais coller en ligne tout ce qui me passe par la tête, sans même me demander si cela peut avoir un intérêt quelconque pour un lecteur de passage. Je vais d'abord faire du remplissage.

Chaque mot transcrit, chaque phrase dactylographiée est une phrase que je peux tenir sous mes yeux. Chaque fois que je place une phrase, un texte sous mes yeux, quelque chose se reflète, une idée, même la plus banale, me revient. Je ne discuterai peut-être pas souvent avec un blogger de passage, mais je crois que je vais souvent discuter avec moi-même.

Discuter avec les autres, c'est pas mal, mais on passe son temps à essayer de préciser sa pensée, car il est rare d'avoir l'impression d'être compris comme on aimerait l'être. Rare est le lecteur qui ne cherche pas à interpréter bien au-delà du contexte, du territoire qu'on aurait voulu simplement délimiter. Les trois quart du temps, à la lecture d'un texte, le lecteur surajoute des couches d'a priori, empile des tranches découpées dans son monde référentiel, qui ne coïncident pas vraiment avec les significations qu'on a voulu donner. Il n'ira pas dans le sens qu'on voulait indiquer.

Bon, c'est certain, on n'écrit pas très bien. On ne refait pas les phrases mille fois, jusqu'à ce qu'elles découpent la langue et polissent les concepts avec une précision infinie. On se contente, la plupart du temps, comme ce soir par exemple, de phrases pas toujours bien formées. On exprimera des pensées qui n'auront pas été examinées sous tous les angles possibles. Ce qui fait qu'on est pas toujours en droit de traiter de con le lecteur qui patauge. Mais quand même... on s'aperçoit vite que le lecteur se satisfait souvent du survol des billets d'un blog, à très haute altitude, pour inscrire rapidement un commentaire qui, avec un peu de chance, entrera dans le cadre de ce que le rédacteur tentait de signifier.

Le blogger tient avant tout à laisser une trace de son passage et c'est vraisemblablement pour cette raison qu'il passe sur votre blog, juste le temps de pisser deux ou trois gouttes, histoire de marquer son territoire. C'est aussi pour cette raison que je me demande si ça vaut le coup de laisser la possibilité au lecteur de passage de commenter.

Veremos.

Manifestations

Près d'1,2 million de manifestants selon la police. De leur côté, les syndicats en ont compté 3 millions. Le 29 janvier, la police avait compté 1,08 million de manifestants, contre 2,5 millions pour les syndicats. Quelque 21,1 % des fonctionnaires ont fait grève contre plus de 25 % le 29 janvier, annonce le ministère de la fonction publique.

J'en ai plus qu'assez de ce pays et de ses habitants. Mais, de par ma nationalité et parce que je n'ai pas eu la chance de naître sous de meilleurs auspices, je suis condamné à rester ici. Ce qui fait que dois régulièrement assister à cette sorte de spectacle épouvantable, constitué de troupeaux de connards qui défilent en beuglant.

Ces rassemblements ont lieu parce que ces abrutis impuissants sont incapables d'inventer d'autres moyens de faire face à leurs angoisses existentielles. Ils sont manipulés par une poignée de meneurs très bien organisés. Depuis leur entrée en maternelle, les meneurs ne cessent de leur matraquer la cervelle afin de les maintenir dans la crainte de l'avenir. Tout comme ils les maintiennent dans des catégories artificielles, dénommées classes, dans le but de mieux les contrôler. C'est tellement simple, tellement con, tellement énorme, que ça marche. Tous ces tordus y croient.

Bon, le fait d'en avoir parlé m'a permis de mettre cette vision cauchemardesque de l'humanité à distance. Le spectacle du bétail humain qui se laisse conduire là où de petits malins ont décidé de le mener commence à s'estomper. Je vais aller boire un café. Dans un moment, je n'y penserai plus. Ces manifestations m'auront donné matière à écrire le premier billet.