Mon point de vue sur le blogging est en train de prendre une nouvelle orientation. Si, jusqu'à ces dernières semaines, parallèlement à l'actualité médiatique, mes textes se rapportaient à des sujets de société dont on pouvait discuter les causes et les conséquences, je vais dorénavant ramener les thèmes de mes billets vers un univers plus subjectif et plus proche de mes activités quotidiennes. Je ne pense pas atteindre réellement la forme du journal intime - je ne ferai aucune confession - mais je vais renforcer l'utilisation de mes blogs, principalement de celui-ci, à des fins bien plus personnelles que ce que je ne l'ai fait depuis longtemps.
Lorsque j'ai commencé à blogguer, début 2004, je n'imaginais pas discuter de quoi que ce soit avec qui que ce soit. Certes, il existait la possibilité de commenter - c'était bien ce qui faisait le blog et toute sa nouveauté - mais je ne pensais pas m'en servir, car il ne me venait même pas à l'idée d'aller lire le blog d'un autre. D'ailleurs, à cette époque, la plupart des blogs étaient rédigés en anglais et les quelques rares blogs francophones ne suscitaient pas vraiment mon intérêt. Je n'envisageais pas non plus le fait que quelqu'un puisse donner son avis suite à la publication d'un de mes textes. Pourtant, c'est ce qui s'est produit au bout d'un an et demi, et, de fil en aiguille, des conversations se sont engagées, puisque moi aussi je suis allé répandre la bonne parole sur la Sphère. C'est ainsi que, par la suite, mon activité sur la Toile a eu pour premier objectif l'incitation à commenter. J'écrivais avec l'idée de provoquer une réaction du lecteur afin d'amorcer un débat plus ou moins contradictoire. Je trouvais ça plaisant, distrayant.
Mais, depuis quelques temps, cette façon de blogguer en est arrivée à me lasser. Et, si j'ai passé de bons moments, plongé dans des discussions enflammées, mon enthousiasme pour la polémique s'est considérablement émoussé au cours de ces derniers mois. Il n'y pas que le plaisir pour la controverse qui s'est émoussé, car, dans un même temps, j'ai réduit de façon très sensible le nombre de lectures concernant l'actualité. Quotidiennement, je passe beaucoup moins d'heures à lire la presse en ligne. La politique est quelque chose qui ne m'a jamais passionné, mais depuis l'automne, depuis les dernières élections américaines, et, surtout, depuis que l'intervention de l'armée israélienne à Gaza est finie, j'observe les interventions politiques des grands de ce monde avec le maximum de distance. Ce qui se traduit par un désintérêt plus important pour cette catégorie d'informations. Encore aujourd'hui, suite à l'épisode A/H1N1, je suis atterré de constater à quel point mes contemporains sont prêts à se laisser manipuler par les mass-media. Ce sont des événements comme celui-ci qui me font prendre conscience de ce qui me sépare de la plupart des gens. Comme je le disais précédemment, mon imaginaire recoupe très peu l'imaginaire collectif de ce pays. Quand je sais qu'une immense majorité privilégie l'égalité par rapport à la liberté, je me dis qu'aucun rapprochement ente Eux et Moi n'est possible.
Voilà, je me contenterai de ces quelques lignes pour ce soir. Il est certain que ce genre de monologue n'appelle pas à la discussion. Je comprends aisément que ce type de billet n'intéresse personne. Heureusement, car ces mots n'ont de valeur que pour moi. Bien que pourtant, si je me donne la peine de mettre ce texte en ligne, je le fais dans une certaine intention : celle d'inciter les bloggers à n'écrire que pour eux-mêmes, et, par là, à ne pas solliciter de commentaire, ce qui finalement permettra à la bloggosphere de vivre en paix.
No comments:
Post a Comment