08 December 2012

Les mouches en hiver

Ça ne se produit pas souvent, mais ça m'arrive de temps en temps : je ne sais pas quoi faire. Je n'ai pas envie de lire, encore moins de surfer sur le Web, et si je me mets à écrire, c'est seulement pour m'occuper, pour ne pas rester le nez en l'air à regarder les mouches voler, d'autant plus, qu'à l'orée de l'hiver, il est bien peu probable que mon regard puisse suivre le vol nerveux d'une mouche zigzaguant sous le plafond. Alors, en attendant de déterminer à quelle activité intéressante je pourrais me livrer, je déroule quelques phrases sur Traverses. Je pourrais dire que, depuis hier, le froid s'est installé sur la région, porté par le Mistral qui passe sur les Cévennes où il a peut-être commencé à neiger. C'est-à-dire que je pourrais m'étendre sur les conditions climatiques, car c'est souvent la première chose qui vient à l'esprit quand on n'a rien à dire. Je pourrais donc le faire, mais je ne le ferai pas parce que je pense avoir la possibilité de parler d'autre chose que de météorologie... D'astrologie, par exemple. Pour cela rien de plus simple, il me suffit de lire l'annonce du jour relevée sur n'importe quelle feuille de chou éditée en ligne et de dire ensuite si les prévisions faites ce matin correspondaient ou non aux événements de la journée qui est, maintenant, sur le point de finir. Mais, ça non plus, je ne le ferai pas. J'ai la flemme d'aller chercher cette information sur le Net. Je pourrais évoquer les conversations tenues avec mes animaux après le repas, quand nous sommes réunis et rassasiés autour des gamelles presque vides, pour parler de choses et d'autres, des aléas de l'existence, de la marche du monde. Mais non, c'est sûr, je ne ferai pas çà. Tout simplement parce que la teneur de nos discussions ne regarde personne : ces échanges de paroles entrent dans le cadre de la vie privée que je n'ai pas l'intention de dévoiler, sachant que n'importe qui peut lire ce billet. De toute façon, c'est sans importance, puisque mon but est presque atteint : arrivé ici, là, sur ce mot, j'ai allègrement dépassé les 2100 signes, ce qui est largement suffisant pour composer un billet. Je viens d'ailleurs de faire la preuve que je suis en mesure d'employer mon temps à autre chose que de suivre des yeux les mouches qui ne zigzaguent pas sous le plafond, sachant que nous sommes presque en hiver et qu'il fait vraiment froid depuis hier. Mais, encore une fois, laissons les conditions météorologiques de côté, et finalement applaudissons des deux oreilles pour avoir su si bien employer la fin de la soirée en rédigeant un billet qui, par son insignifiance criante, chagrinera celui qui aura la patience de le lire en entier, mais qui me procure la douce illusion de ne pas avoir perdu mon temps en regardant voler les mouches qui, de toute manière, ne volent pas. N'oublions pas que nous sommes en hiver et, qu'en cette saison, un blogueur doit occuper ses soirées du mieux qu'il le peut. Ne pas désespérer, l'été viendra !

4 comments:

  1. Je ne vois pas pourquoi il faudrait se sentir coupable de ne rien "faire". Cette société de productivité à tout crin tue la rêvasserie,la lenteur et, finalement, l'imagination (voilà, ça y est, je l'ai dit).

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  2. Je suis d'accord avec le fait que "cette société de productivité à tout crin tue la rêvasserie, la lenteur...". Mais, je n'ai rien à craindre : je suis lent et véritablement flemmard, totalement inadapté au mode de vie actuel. Seule la curiosité peut me mettre en mouvement. En tout cas, je ne ressens aucune culpabilité à ne rien faire, Mafalda. Merci pour le commentaire.

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  3. Je vous comprends très bien et pourtant vous me manquerez . Moi aussi je suis flemmarde mais lorsqu'un flemmard a un but , on ne l'arrête plus . Jostretto

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    1. J'ai passé l'hiver sans encombre, Jostretto. Avec le printemps, un regain d'activité se fait sentir. D'accord avec l'idée que "lorsqu'un flemmard a un but , on ne l'arrête plus" mais encore faut-il qu'il se trouve un but et trouver un but n'est pas toujours facile, ça demande aussi du travail ; ce que le flemmard tente d'éviter, le mieux qu'il le peut. La vie de flemmard n'est pas une sinécure !

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