21 November 2012

Exorcisme

Je ne me souviens plus de la date exacte à laquelle j'ai acheté un Nikon CoolPix 4500, ma première caméra numérique, mais je suppose que cela remonte au mois de novembre 2002, puisque, parmi les photos que j'ai conservées, 18 sont classées dans le dossier le plus ancien de mes archives Images, portant la date du 16 novembre 2002, dont celle publiée ci-contre. Voilà donc 10 ans que, muni d'un appareil numérique, je découpe, sans état d'âme particulier, la surface du monde dans des formats pixellisés. J'ai lu et entendu toutes les théories possibles et imaginables sur la photographie. Je me garderai d'exposer ma conception de l'art, parce que ce que je pourrais en dire ce soir ne correspondra certainement pas, ou peu, à ce que j'en penserai demain. Mais, ce qui me convient parfaitement, c'est l'idée que la photographie soit en partie liée à un rituel magique, comme le suggère Jean Baudrillard : « La photographie, c'est notre exorcisme. La société primitive avait ses masques, la société bourgeoise ses miroirs, nous avons nos images. » Alors, pour exorciser mes vieux démons virtuels, depuis 10 ans, je pixellise.

2 comments:

  1. Dans chaque pixel, il y a un élément d'image et dans chaque élément, une potion onirique. Toutes les couleurs instantanées de la photographie sont les magies noires de notre cheminement, même sans état d'âme le sentiment est palpable. Et si je lève les yeux sur " La victoire de Samothrace ", Niké dans l'eau bleue d'un ciel à dalles mousseuses, par ton exorcisme, elle survole un tapis de rêves qui peine à s'étendre jusqu'aux ailes.

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    1. C'est vrai, Karine, comme tu le soulignes, chaque pixel porte une une parcelle de rêve sans que celui-ci soit toujours reconnu et interprété, bien que presque "palpable". Que les ailes de Niké portent nos rêves au plus haut, plus haut que la dalle des nuages, vers le bleu lumineux du ciel !

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